Jardinage naturel
On entend par jardinage au naturel le fait de jardiner sans produit artificiel (engrais, pesticides) et en respectant la nature. Le jardinier est un gestionnaire des ressources naturelles et un protecteur de l’environnement.
Comment jardiner au naturel ?
Nous utilisons les principes de la permaculture et de l’agro-foresterie pour cultiver nos jardins. Ce sont en effet des méthodes de culture qui tiennent compte de cette nécessité de préserver l’environnement. La culture n’y est pas destructrice mais préserve la permanence des formes de vie qui vivent en équilibre. L’écosystème est non seulement sauvegardé mais il peut même devenir une ressource s’il est bien géré.
Les grands principes sont :
Préserver la vie du sol
Pas de labour profond. Éventuellement un motocultage superficiel mais s’en passer c’est mieux. En effet retourner le sol détruit les bactéries de surface qui sont aérobiques et celles du sous-sol qui sont anaérobiques. Pour décompacter le sol, nous privilégions la grelinette qui ne mélange pas les différentes couches. La pénétration d’outils coupants tue beaucoup de vers de terre. Autant préserver ces précieux auxiliaires qui travaillent bien mieux le sol que nos machines.
Paillage et engrais verts
c’est imiter la nature où il n’y a pas de sol nu sauf dans les déserts. Le sol est toujours couvert de végétaux vivants ou en voie de décomposition. Le paillage alimente la vie du sol et empêche l’évaporation ainsi que la prolifération des herbes non désirées.
Entretenir la fertilité du sol
En ajoutant aux paillages des végétaux à recycler et du compost
Choisir des variétés de plantes adaptées à la région, au climat, au sol, à l’exposition. Utiliser des variétés anciennes, non hybrides et garder les semences de ce qui a bien poussé et produit.
Rotation des cultures
Ne pas planter la même chose (ou des plantes de la même famille) au même endroit. Cela évite l’épuisement des sols et les maladies
Être attentif aux maladies
Intervenir avant leur expansion avec des moyens simples et éprouvés : enlever les parties atteintes et brûler ou jeter, utiliser des purins ou autre préparation non empoisonnée
Inviter la nature et favoriser le contrôle biologique des espèces ; haies, fleurs, abris à insectes, nichoirs à oiseaux ou chiroptères, abri pour hérisson ou couleuvre, mare etc…
En images
Pourquoi jardiner au naturel ?
Le jardin n’est ni la nature sauvage ni la civilisation artificielle. C’est un terrain, un espace de terre, de roches, d’eau et de vent où l’humain organise sa rencontre avec des végétaux et des animaux. Il en choisit la disposition et la composition. Il trace des allées, creuse une mare, plante des arbres et des fleurs. Il crée à son image, de façon géométrique ou bien tout en courbes et en douceur. Il crée son paradis. Cependant ce petit bout de notre planète n’est pas un lieu virtuel. Il fait partie de la terre vivante.
Les végétaux plantés ont besoin d’un sol qui a été produit pendant des ères qui dépassent la vie humaine. La microfaune et la microflore de ce sol le rendent vivant. Les vers de terre et les insectes y vivent. Les oiseaux le visitent. Les écureuils peuvent y gambader. Et l’homme qui voulait être seulement propriétaire d’un jardin de fleurs ou de légumes comprend qu’il est responsable de toute cette vie. Le hérisson qui passe la nuit à croquer les escargots s’en va à l’aube rejoindre la haie du champ voisin. Les papillons font leur cocon sur ces herbes sauvages que l’on pensait être mauvaises. Les oiseaux migrent mais reviendront la saison prochaine. Le jardin n’est pas une cage, il n’est pas hermétique. Les abeilles du voisin viennent y butiner. Le jardinier est responsable de bien plus que son lopin de terre. Il se doit d’être en harmonie avec toutes ces formes de vie sinon son paradis sera un lieu stérile.
S’il répand des herbicides sur les chemins, les molécules du poison se retrouveront entraînées vers les sources d’eau pure. Tout acte doit être responsable. Toute action dépasse donc de loin son jardin car celui-ci est connecté aux autres jardins, aux parcs des villes, aux prés, aux champs et aux espaces naturels. Il devient un maillon d’un environnement plus large : notre biosphère.